Le MEDD a donné davantage de détails sur les réseaux de contrebandiers et de trafiquants de ressources naturelles qui opèrent à Madagascar. « Il s’agit d’un réseau international qui s’étend dans de nombreux pays : Thaïlande, Taiwan, Indonésie, Madagascar et qui va de l’Australie jusqu’au Pérou », dévoile-t-il. Il a également souligné l’avancée du rapatriement des lémuriens et des tortues saisis en Thaïlande.
Accord
Comme il a été fortement pressenti, les animaux ont été acheminés par bateau, « probablement entre Andavadoaka et Morombe », avant d’être transbordé puis « ils ont transité aux larges des côtes indonésiennes. Ces informations émanent de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et d’Interpol », souligne Max Fontaine Andonirina.
En ce qui concerne le rapatriement de ces animaux endémiques de Madagascar, il serait en bonne voie et interviendrait vers la fin de ce mois de juillet. « L’administration thaïlandaise a été très réceptive et ouverte. Elle n’a montré aucun blocage dans ce dossier. Le ministère de la justice thaïlandais a également apprécié le sérieux avec lequel nous avons opéré. Les scientifiques malgaches sont également de leur côté pour réceptionner et prendre soins de ces animaux », a-t-il poursuivi. Les 400 tortues saisies aux Comores aux Comores le 8 juin dernier seront également rapatriées grâce à un accord avec l’administration comorienne. Le coût de rapatriement est estimé à 80 millions d’ariary.
Baobab nain
A entendre, le MEDD, l’administration malgache a resserré la vis, grâce, notamment, à l’opérationnalisation d’une task force aux niveaux régional et national. « L’application de la loi au niveau du territoire national avec les agences d’application de la loi a été renforcée : avec la gendarmerie nationale, la police nationale, la justice… Le MEDD s’appuie également sur des structures de veille au niveau des aires protégées avec près de 7 000 informateurs », glisse Max Fontaine Andonirina. La « proactivité » de la task force national a porté ses fruits, selon le MEDD. « Un réseau de trafiquants de pachypodium a été démantelé. Une personne d’une nationalité étrangère a été arrêtée, puis condamnée à une peine d’emprisonnement ferme et au paiement d’une amende de 300 millions d’ariary. Nous serons très regardants sur l’application des peines », insiste le ministre.
Les pachypodium, surnommés baobab nain, sont très appréciés comme plante décorative et font l’objet d’un trafic intense. Le pachypodium lamerei est une plante vivace succulente arbustive originaire de la Grande île. Il fait partie de la famille des apocynacées. Le ministre a profité du moment pour dresser en quelque sorte un premier bilan, un semestre après sa nomination. « On a souvent tendance à demander pourquoi ce sont toujours les petites mains qui font attraper mais jamais les « gros poissons” ? Je peux vous dire que dans certains dossiers que nous avons traités, nous avons pu appréhender des Chinois, des Sri Lankais, des Thaïlandais ou des Birmans. Ces personnes sont loin d’être pauvres. Ils ont les moyens matériels et financiers et ils collaborent avec les réseaux. Ce qui prouve qu’elles ne sont pas des petites mains, a défendu chèrement Max Fontaine Andonirina. N’oubliez pas que les trafics ont un impact fort sur l’Etat. C’est une honte sur la scène internationale pour Madagascar ».
📸 © Ministère de l’Environnement et du Développement durable