El Niño a suscité énormément d’inquiétude tant au niveau mondial que régional, avec une amplification de la flambée des températures ainsi que des phénomènes météorologiques extrêmes qui l’accompagnent. Mais l’Organisation météorologique mondiale (OMM) annonce une forte probabilité d’un retour de la Niña pour rafraîchir l’atmosphère.
Refroidissant
D’après l’OMM, entre les mois d’août et novembre de cette année, la probabilité du phénomène La Niña est de 70%. Tandis que pour la période juin à août 2024, cette probabilité est de 50%. La Niña étant un phénomène se traduisant généralement « par un refroidissement de l’océan Pacifique oriental pendant une période d’environ un à trois ans ». Ce phénomène connu comme étant « refroidissant » devrait alors atténuer les effets induits par l’épisode El Niño. Ce dernier étant une grande source de désarroi pour tous, notamment pour les pays d’Afrique lesquels font face à divers aléas climatiques et météorologiques extrêmes tels que les sècheresses et les inondations. El Niño montre actuellement des signes de déclin a fait savoir l’OMM au début de ce mois de juin. Et la probabilité qu’il réapparaisse durant cette période de juin à novembre est « négligeable ». Ce qui devrait laisser place à La Niña pour rafraîchir l’atmosphère. Cependant, les effets de La Niña devraient varier « en fonction de l’intensité et de la durée de l’épisode concerné ainsi que de la période de l’année à laquelle il se produit et de son interaction avec d’autres modes de variabilité climatique ». Elle pourrait ainsi entraîner des conditions en général « plus humides dans certaines régions d’Australie, d’Asie du Sud-Est ou au Sud-est de l’Afrique, mais des conditions plus sèches dans d’autres régions » explique l’agence onusienne.
Imperceptibles
L’année 2023 est catégorisée comme celle étant « la plus chaude jamais observée ». Et toujours selon les prévisions de l’OMM, les températures de la surface de la mer continueront à être exceptionnellement élevées dans les prochains mois. « Depuis juin 2023, un record de température est battu chaque mois, et l’année 2023 a été de loin l’année la plus chaude jamais observée » a alors déclaré Ko Barrett, Secrétaire générale adjointe de l’OMM. Avant de rajouter : « La fin de l’épisode El Niño ne s’accompagnera pas d’une pause dans le changement climatique à long terme, car notre planète continuera de se réchauffer sous l’effet des gaz à effet de serre, dont la spécificité est de piéger la chaleur ». Ainsi, l’impact de La Niña pourrait ne pas du tout être perçu, le réchauffement climatique continuant son œuvre. Il est en effet à noter que les neuf dernières années ont été « les plus chaudes jamais enregistrées » alors qu’elles étaient accompagnées d’un phénomène La Niña pluriannuel qui s’était étalé de 2020 au début de 2023. Un nouvel épisode La Niña d’une durée et d’une intensité encore incertaines, n’aurait alors pas – ou très peu – d’influence sur les conditions météorologiques qui, selon les prévisions de l’agence onusienne, « continueront d’être plus extrêmes en raison de l’excédent de chaleur et d’humidité dans l’atmosphère ».