Le scénario dépeint par les Nations Unies en rapport à la pollution plastique dans le monde dans l’hypothèse de maintien du statu quo actuel est effarant.
Une production annuelle mondiale d’environ 1,2 million de tonnes de plastique est projetée en 2060. Près de 37 millions de tonnes par an seront injectés les écosystèmes aquatiques d’ici 2040.
Consommation de plastique
« La pollution plastique est au premier plan de la triple crise planétaire du changement climatique, de la perte de biodiversité et de la pollution, et le problème ne cesse de s’aggraver » alerte le secrétariat du Comité intergouvernemental de négociation sur la pollution plastique (CIN). Selon ce comité rattaché au Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), « la production et la consommation mondiales de plastique ont augmenté de manière exponentielle depuis les années 1950 et devraient tripler d’ici 2060 » si les activités se poursuivent au même rythme.
Les notes du secrétariat du CIN font état de fuites mondiales de plastique dans l’environnement s’élevant à « 19,4 millions de tonnes métriques » pour les macroplastiques et « 2,7 millions de tonnes métriques » pour les microplastiques, en 2019. Le CIN interpelle notamment sur le fait qu’avec le rythme actuel de production et de consommation de plastique dans le monde, ces chiffres sont fortement susceptibles de doubler voire de tripler d’ici 2060. Pour le cas des macroplastiques, ils devraient représenter « 38,4 millions de tonnes métriques » de fuites mondiales de plastique dans l’environnement d’ici là, tandis que cela s’élèverait à « 5,8 millions de tonnes métriques » pour les microplastiques.
Agir dans la durabilité
Le CIN a pour mission principale de chercher « des moyens pour encourager une production et une consommation durables des matières plastiques, de la conception des produits à la gestion écologiquement rationnelle des déchets, en recourant à des approches fondées sur l’utilisation rationnelle des ressources et l’économie circulaire ».
Pour ce faire, le comité tiendra sa deuxième session du 29 mai au 2 juin prochain en France. Une rencontre qui s’inscrit dans le processus d’élaboration d’un instrument international juridiquement contraignant sur la pollution plastique, y compris dans le milieu marin. Cette session, dénommée CIN-2, fait suite à la première session de novembre et décembre 2022 en Uruguay. Ce, en réponse à la résolution 5/14 de la cinquième session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement de février 2022. Cette résolution porte notamment sur l’élaboration de cet instrument international sur la pollution plastique, lequel devrait être disponible d’ici la fin de l’année 2024.
Comme le souligne le PNUE, « il est prévu que cet instrument s’appuie sur une approche globale couvrant l’ensemble du cycle de vie des plastiques ». A cet effet, le secrétariat du CIN a élaboré un document « présentant un ensemble d’options » qui « reflète les opinions exprimées par 115 Etats membres lors de la première session ». Trois autres rencontres du CIN sont prévues courant 2023 et 2024, en vue de la finalisation de cet instrument.