« Mobiliser des investissements privés pour la production d’électricité sur le réseau est aujourd’hui difficile »

Une urgence. Atou Seck, Représentant de la Banque mondiale Madagascar, Komenan Koffi et Tsiry Andriantahina, Spécialistes en Energie, Banque mondiale Madagascar avaient joint leur voix à celle des citoyens ou des entreprises pour faire face au défi énergétique chronique qui entrave le développement de Madagascar, à travers une tribune.

« Malgré son immense potentiel en énergies renouvelables, fait face à l’un des plus grands déficits d’accès à l’électricité au monde. Seuls 36 % de la population ont accès à l’électricité, et même pour ceux qui en bénéficient, le service reste souvent instable. Les récents délestages massifs perturbent lourdement les ménages et les entreprises. Cette situation souligne une évidence : si un secteur mérite une attention immédiate pour soutenir la croissance du pays, c’est bien celui de l’énergie », soulignent-ils dans une tribune publiée aux professionnels de la presse.

Crise énergétique

En effet, la saison des pluies a quelque peu occulté les délestages chroniques qui avaient été mis en œuvre par la JIRAMA pour ses principaux réseaux interconnectés durant la période d’étiage. Mais cette embellie ne sera que passagère. « Sans actions immédiates, (les) longues coupures d’électricité risquent de se répéter l’année prochaine et au-delà. Il est donc urgent d’agir », alertent les signataires de la tribune. Pour eux, la Grande île doit accélérer le mouvement. Des actions prioritaires doivent être menées. « À court terme, Madagascar doit renforcer sa capacité de production électrique en prenant plusieurs mesures essentielles : rénover les centrales existantes de la JIRAMA, encourager rapidement le secteur privé à développer et construire de nouvelles centrales solaires, moderniser les infrastructures existantes du secteur privé et renforcer le réseau de transport et de distribution de la JIRAMA pour limiter les pertes et garantir un service plus stable », détaillent Atou Seck, Komenan Koffi et Tsiry Andriantahina.

Accélération des investissements

Ils soulignent également le rôle primordial que joue et que devrait jouer le secteur privé. « La participation du secteur privé est cruciale pour résoudre la crise énergétique de Madagascar. Mais pour libérer son potentiel, il est impératif de créer un climat de confiance et un cadre propice à l’investissement. Cela passe notamment par l’amélioration de la viabilité financière et opérationnelle de la JIRAMA et un environnement d’investissement fiable où les investisseurs sont assurés de rentabiliser leurs projets », notent-il en portant la voix des opérateurs qui traversent également des tumultes à cause des difficultés de la société d’Etat qui traverse une crise financière majeure, avec un déficit annuel d’environ 250 millions de dollars et des arriérés de paiement atteignant 400 millions de dollars. « Ce qui complique le règlement des fournisseurs privés et freine de nouveaux investissements. Sans le soutien du secteur privé, atteindre 80 % d’accès à l’électricité d’ici 2030 sera impossible », note la tribune. Ses signataires plaident pour l’accélération des investissements au niveau du secteur privé. « C’est ensemble, avec détermination, que nous pourrons réussir une véritable avancée énergétique à Madagascar. En donnant au secteur privé les moyens d’investir, nous pouvons ouvrir la voie vers un accès universel à l’énergie et éclairer l’avenir de millions de (Malgaches) », plaident Atou Seck, Komenan Koffi et Tsiry Andriantahina.

Raoto Andriamanambe

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