La saison de pluie s’étend habituellement du mois de décembre au mois d’avril, à Madagascar. Habituellement, il est communément admis que le mois de février jusqu’à mi-mars est considéré comme étant assez favorable aux activités de reboisement. Les précipitations sont suffisantes et elles sont alimentées parfois par le passage de cyclones, ce qui permet de remplir les nappes phréatiques. Mais c’était avant.
Épisodes climatiques
Au-delà du mois de février, les spécialistes locaux estiment que le reboisement ne serait plus tellement efficace. La viabilité des jeunes plants s’amenuise car le processus de changement climatique bouleverse énormément l’équilibre des saisons qui étaient assez lisibles auparavant. Madagascar est en première ligne pour en vivre les conséquences.
La fertilité du sol dépend de son humidification régulière qu’apporte la pluie. De ce fait, l’enracinement des jeunes plants est donc remis en question lors de sa plantation au-delà du mois de février. « Nous avons remarqué que, malgré les soins et les attentions apportés, près de 40% des jeunes plants meurent s’ils sont mis en terre vers la fin du mois de février ou au-delà », nous rapporte un technicien dans le domaine de la reforestation.
Les pluies se font de plus en plus rares au-delà, même si ces dernières années, la Grande île a connu des épisodes climatiques marquants comme le passage de cyclones. Mais même si la précipitation régulière de cette période pluvieuse est propice pour la croissance des jeunes plantes, d’autres facteurs extérieurs interfèrent pour entraver son efficacité. Il serait judicieux de mettre en place des caractéristiques spécifiques adapter pour chaque région.
Mais il faut se rendre compte que la pluviométrie sera bouleversée dans les prochaines années, à ce rythme de réchauffement planétaire global. Les modélisations estiment que globalement, la Grande île subira une hausse des températures et peu de pluies pour rafraichir. Or de récentes projections tablent sur une augmentation de 2,6 degrés d’ici à 2055. Un désastre pour la biodiversité du pays, endémique à plus de 80 %, et cela ralentira forcement le développement des zones reboisées.
L’affaiblissement de la pluviométrie
Etant donné que le cycle pluviométrique varie d’une année à l’autre, malgré les cyclones, les activités agricoles et le reboisement sont grandement impactées. Ces facteurs contraignent l’épanouissement des jeunes plants. Les fortes pluies causées par les catastrophes naturelles telles que le cyclone, dont la saison s’étale surtout de janvier à mars, ce qui entraîne paradoxalement une inondation, ce qui par la suite étouffe les jeunes plantes. D’un autre côté, le sol est irrité suite à une longue période de sécheresse qui asséchera les plantes à leur tour.
Il faut prendre des précautions pour réaliser une activité de reboisement fructueuse et appliquer des stratégies minutieusement adaptées pour que cet investissement soit une réussite, car le reboisement et la reforestation sont des investissements. Leur réussite nécessite également des suivis des jeunes pousses.
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