Energie durable: l’Union européenne et l’Allemagne au chevet de la Grande île

Madagascar s'est engagé à garantir l’accès à une électricité fiable, abordable et durable à 80% de la population d’ici 2030 et à garantir l’accès à des solutions de cuisson améliorées et propres au moins à la moitié (50%) de la population d’ici 2030. Le chemin est long mais de nombreux partenaires se sont engagés aux côtés de la Grande île, à l'image de la GIZ.

« Aujourd’hui, à Madagascar, à un taux d’électrification qui s’élève 36%. C’est l’un des taux les plus faibles en Afrique. Cela veut dire qu’il y a environ 19 millions d’habitants qui n’ont pas encore l’accès à l’électricité, notamment en milieu rural », partage d’emblée Carlos Miro, chef du projet PERER/TANGO. L’Action TANGO (Tosika Angovo), une initiative dans le cadre de PERER III et du Global Gateway, est cofinancée par l’Union Européenne et le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ), et qui vise à accélérer l’électrification via sa mise à l’échelle.

La Grande île est richement dotée en potentialité naturelle pour palier le déficit énergétique. « Madagascar a suffisamment de potentiel en énergies renouvelables pour donner l’accès à l’électricité à tous ces citoyens, tout en protégeant l’environnement et luttant contre le changement climatique », souligne notre interlocuteur.

Opportunité

En janvier 2025, le Gouvernement de Madagascar a signé le Pacte Energétique National de Madagascar avec la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement et d’autres bailleurs dans le cadre de l’initiative Mission 300. En ligne avec la Politique Générale de l’Etat, le pacte vise à augmenter le taux d’électrification à 80% en doublant d’ici à 2030 la capacité en énergie renouvelable en étroite collaboration avec le secteur privé. « Le fait que Madagascar affiche un taux d’électrification très bas représente une opportunité pour le secteur privé. On estime que le volume d’investissement nécessaire s’élève à environ 7 milliards de dollars dont plus de la moitié devrait venir de la part du secteur privé », continue le chef du projet PERER/TANGO.

Dans un contexte où l’accès à l’électricité reste un défi majeur à Madagascar, la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) se positionne comme un partenaire clé dans la promotion de l’électrification rurale et le développement des énergies renouvelables. À travers ses programmes phares : Promotion de l’Électrification Rurale par les Énergies Renouvelables (PERER) et Programme de Développement de Projets (PDP), et l’introduction de l’approche CERI ou Cadre d’Électrification Rurale Intégrée (CERI) dans la mise en œuvre de ses opérations dans le secteur, la GIZ, avec ses partenaires, s’engage à œuvrer pour un accès durable et équitable à l’énergie à Madagascar.

Projets d’électrification

La GIZ apporte sa pierre à l’édifice de l’électrification et de la transition énergétique en s’appuyant sur des solutions innovantes. Dans sa troisième phase, le projet PERER s’est donné pour objectif d’améliorer l’accès à l’électricité dans les régions pilotes du Grand Sud en soutenant la mise en place d’un cadre réglementaire favorable, en accompagnant des projets d’électrification et en encourageant les usages productifs de l’énergie.

« La GIZ intervient à Madagascar depuis plus de 40 ans et soutient activement le pays dans son développement économique. Cofinancé par l’Union européenne et l’AFD, le projet Angovo, permet la mise à l’échelle et l’accélération de l’accès à l’électricité. Nous ne faisons pas de l’électrification, juste pour faire de l’électrification. C’est un moyen de garantir le bien-être des citoyens et de stimuler la croissance économique, tout en protégeant l’environnement », souligne Carlos Miro.

Approche territoriale et multi-technologique

L’Action TANGO a adopté une nouvelle approche CERI. Il s’agit d’un modèle inspiré de l’Integrated Integrated Distribution Framework (IDF) des Nations Unies et du MIT et qui offre une approche territoriale et multi-technologique pour maximiser l’accès à l’électricité dans les zones rurales. « Le modèle CERI vise à appuyer le développement de gros projets d’électrification au niveau d’un district afin d’atteindre l’accès universel à l’électricité à un coût abordable, en utilisant plusieurs solutions d’électrification décentralisées (réseau, mini-réseaux, nano-réseaux, kits solaires) et plusieurs sources renouvelables (solaire, hydroélectricité…). Ce modèle nous permet de développer des outils afin de pouvoir intégrer toutes ces solutions en un seul plan et modèle financier », note Carlos Miro, chef du projet PERER/TANGO.

Raoto Andriamanambe

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