Les trafics d’espèces endémiques continuent de se faire à Madagascar malgré les efforts de lutte menés par les parties prenantes.
Une première en la matière. L’ILEA-Gaborone (Académie Internationale de l’Application de la Loi) accueille actuellement des représentants de sept pays dans le cadre d’un programme de formation de deux semaines sur les crimes liés aux ressources naturelles. Une opportunité qui tombe à pic compte tenu des récents faits relatifs aux trafics d’espèces endémiques de la Grande île. Les derniers et fortement médiatisés concernent l’exportation illicite de quarante-huit lémuriens et 1 076 tortues de Madagascar appréhendés à Thaïlande. D’autres cas comme les plantes rares venant de Madagascar ou de Mexique saisies par les douanes dans les aéroports parisiens et qui figurent au jardin botanique de Villers-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle) ne sont toutefois pas rapportés par la presse malgache. Les dangers que ces pratiques aient sur la biodiversité, les écosystèmes ou encore la survie de la population malgache en générale ne sont plus à démontrer. Si les trafics sont tout le temps déplorés et dénoncés, un fait subsiste, le pays semble ne pas disposer des ressources nécessaires pour y faire face. Pour s’en rendre compte, il suffit de voir le budget alloué par l’Etat au ministère de l’Environnement et du Développement Durable ou encore au Système Anti-Corruption (la corruption étant le mal durable de la lutte contre le trafic d’espèces sauvages).
Outils d’aide à la décision
Les quatre professionnels de l’application de la loi malgaches vont ainsi bénéficier de formation spécialisée et de ressources devant leur permettre d’enquêter sur les crimes liés aux ressources naturelles. Entre autres, le braconnage, l’exploitation forestière illégale, l’exploitation minière illégale, les incendies criminels ou encore le trafic d’espèces sauvages. La pêche illégale, non déclarée et non réglementée fait également partie de ces pratiques à éradiquer. Sept officiers des services forestiers des Etats-Unis vont animer les séances qui seront divisées en plusieurs modules. Les agents bénéficiaires, plus précisément des agents des services répressifs, disposeront de ressources adaptées aux défis inhérents aux enquêtes et poursuites en matière de criminalité liées aux ressources naturelles. Ce, dans l’objectif de leur permettre de mieux comprendre la portée de la conservation des ressources naturelles ainsi que « la gravité des risques posés par les activités illicites ». Et question danger, le pays se vide de ses ressources. La synergie des actions et initiatives de lutte est primordiale. Reste à savoir si les outils reçus par les agents malgaches vont servir à freiner les pertes.