La 11ème Conférence des parties (COP 11) à la Convention de Nairobi pour la protection, la gestion et la mise en valeur du milieu marin et côtier de la région de l’océan indien occidental (OIO) se tient actuellement au CCI Ivato-Antananarivo, Madagascar. Le nouveau programme de travail ainsi que le budget de la Convention pour la période 2025-2028 ont été au centre des discussions durant les deux premiers jours.
Le coup d’envoi de la COP11 à la Convention de Nairobi a été donné le 20 août à Antananarivo, Madagascar. Si la première journée a été dédiée aux divers partenaires, la deuxième a rassemblé tous les points focaux nationaux. Mais durant ces deux premiers jours, les discussions tournaient autour du Programme de Travail 2025-2028 ainsi que du budget y afférent. Sans oublier les concertations autour des projets de décisions à soumettre à l’examen des Parties contractantes à cette Onzième Conférence des Parties. Des propositions qui feront d’ailleurs l’objet d’une discussion et d’une validation lors de la réunion de haut niveau prévue ce 22 août 2024. Sachant que la Conférence des Parties (COP) est l’organe décisionnel suprême de la Convention « où les mesures de conservation régionales, les politiques habilitantes, les options de gestion, les stratégies et les voies de développement durable sont convenues pour la mise en œuvre continue de la Convention et de ses Protocoles ».
S’attaquer aux menaces actuelles et émergentes.
« Le Programme de Travail 2025-2028 vise à renforcer l’efficacité de la Convention de Nairobi à appuyer la conservation et la gestion des écosystèmes marins et côtiers de la région et de la biodiversité associée en s’attaquant aux menaces actuelles et émergentes. » Ce projet de Programme sera soumis à l’examen et parties contractantes ce jour. Il tient compte « des questions émergentes qui ont besoin d’un appui catalytique dans la Région de l’Océan Indien Occidentale ». A l’exemple de la poursuite des efforts visant à atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment l’Objectif 14 sur les océans. Il prend également en considération les négociations actuelles en vue d’un traité contraignant sur la lutte contre la pollution par les plastiques, le Traité de 2023 sur la Biodiversité Au-delà des Juridictions Nationales (BAJN), ou encore le Cadre Mondial pour la Biodiversité (CMB) de 2022 et ses 30% de zones protégées d’ici 2030.
Il convient de noter que le Programme de Travail sert d’outil au Secrétariat et aux partenaires collaborateurs « pour catalyser le changement dans la gestion de l’environnement marin et côtier dans les pays qui sont Parties Contractantes à la Convention de Nairobi ». Les grandes lignes du concept et du processus de l’élaboration de ce nouveau programme intégré pour la période 2025-2028 ont déjà été approuvé par les Points focaux nationaux en Novembre 2022, lors d’une réunion à Madagascar. Le programme a par la suite été présenté et approuvé lors des réunions du Bureau et des Points Focaux, tenues en mars 2024 à Mombasa au Kenya, et à Durban – Afrique du Sud. Ce, en vue de pouvoir être examiné par la COP 11.
Cinq piliers.
Comme stipulé dans le projet de programme publié par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), le programme intégré proposé suit l’élan actuel dans la région et dans le monde vers des trajectoires durables de l’économie bleue, avec l’intégration intersectorielle comme fondement. Dans ce sens, il repose sur les cinq (5) éléments clés que sont « l’amélioration de la gouvernance intégrée des océans soutenue par la coopération régionale », « l’amélioration de la planification par zone étayée par une approche écosystémique de la gestion intégrée des océans », « l’amélioration de la qualité de l’environnement soutenue par une approche de la source à la mer et des techniques innovantes », « l’amélioration de la conservation de la biodiversité grâce à une planification par zone et à des approches innovantes de la restauration et de la gestion des habitats », et « l’amélioration de la coordination régionale, de la collaboration et de la gestion des connaissances ». En effet, toutes les activités qui seront soutenues ou entreprises par la Convention de Nairobi pour cette nouvelle période seront conçues dans le but de renforcer le rôle de la Convention en tant que plateforme de promotion de la collaboration et des synergies, ainsi que de coordination de la mise en œuvre d’initiatives régionales pour la protection de l’environnement marin et côtier.