© https://www.climateimpact.com/global-projects/makira-redd-madagascar/
L’étendue et l’emplacement de Makira lui permettent d’assurer le rôle de « refuge » pour des espèces à grandes exigences ainsi que d’accroître la résilience des aires protégées du Nord Est de Madagascar en maintenant leur connectivité. « Cette zone est par ailleurs un vrai bastion de la biodiversité, avec un taux d’endémisme élevé », souligne la chercheure Herimanitra Abigaile Randrianarijaona.
Services écosystémiques
Le noyau dur de Makira abrite, entre autres, 469 espèces forestières, 20 espèces de lémuriens, 20 espèces de micromammifères, 6 espèces de carnivores, 125 espèces d’oiseaux, 104 d’espèces de reptiles, 117 espèces d’amphibiens. D’autres espèces pourraient être découvertes probablement dans les années à venir.
Au minimum, ce sont un peu plus de 72 000 personnes, soit 14 000 ménages, qui bénéficient directement des services écosystémiques fournis par l’aire protégée. Ces habitants vivent à l’intérieur du Parc Makira et de sa ceinture verte qui a été installée autour du noyau dur de la forêt.
Bouclier de protection
L’idée initiale est de constituer une ceinture verte formée par des terroirs communautaires gérés à travers le régime de Gestion Contractualisée des Forêts (GCF) de manière à former un bouclier de protection éloignant les pressions bien loin de Makira. « Les communautés de base sont en charge de la gestion des ceintures vertes. En contrepartie, on valorise les forêts qui contribuent à la réduction des émissions de gaz carbonique. Plus nous conserverons les forêts, plus nous séquestrerons les carbones. Ces séquestrations seront valorisées par les acheteurs par unité de carbone », partage Lovy Rasolofomanana, Directeur Pays de la Wildlife Conservation Society (WCS) à Madagascar. La WCS est le gestionnaire de cette zone. La signature du contrat de commercialisation de l’accord d’achat de réductions d’émissions et de la convention relative à la gestion du Fonds Carbone Communautaire Makira s’est tenue le 12 décembre dernier.
Zone périphérique
Le concept de « ceinture verte » de Makira est une structure composée d’un chapelet de sites d’une superficie de 325 384 ha géré par des communautés grâce à un transfert de gestion du type GCF. Elle a été mise en place autour du parc. Autour de cette ceinture verte, il y a la zone périphérique où se trouvent les communes et villages environnants. Pour Makira, près de 80 communautés gestionnaires de ces sites sont opérationnelles. Un mécanisme pour assurer leur encadrement technique et organisationnel de façon continue est en place. Le GCF engage ces communautés locales à stabiliser leurs habitations et leurs activités économiques sur les parcelles qu’elles ont déjà mises en valeur.
Contrat
« Les parcelles n’ayant pas reçu des formes de mise en valeur dont principalement les forêts sont destinées seulement pour la cueillette des ressources non ligneuses et pour le prélèvement de bois de construction des cases des ménages du site selon des besoins justifiés », souligne la chercheure Herimanitra Abigaile Randrianarijaona.
Depuis 2015, il a été convenu d’octroyer 50% des revenus carbones aux communautés locales engagées dans les GCF afin de soutenir leur initiative. Ce qui est chose faite grâce au premier contrat de vente de carbone de 1,5 million de dollars vient d’être signé. « Le partage de revenu clair : la moitié des fonds ira assurément aux communautés de base », conclut le Directeur Pays de la WCS à Madagascar. La gestion des communautés de la ceinture verte est, en somme