Ils s’appellent Raj-Alexandre, Rais et Zouzar Bouka. Raj-Alexandre a 20 ans. Il est le plus jeune de l’équipe. Sur la page Madagascar et l’Everest, il explique qu’il a « toujours été attiré par les grandes choses ». Rais a 23 ans. « Je ne suis pas un grimpeur dans l’âme, et c’est justement pour ça que cette ambition m’inspire autant — je veux me dépasser, relever un défi incroyablement difficile et inconnu pour moi », note-t-il.
Zouzar Bouka est leur père. Cet entrepreneur reconnu et touche-à-tout note qu’il est « un père, un rêveur et un bâtisseur — pas seulement d’entreprises, mais aussi d’idées, de communautés et, aujourd’hui, de souvenirs qui dureront toute une vie ». Ces trois malgaches ont un rêve : gravir l’Everest.
Facteurs
Le mont Everest est le plus haut sommet de la planète. Surnommé le « toit du monde », il culmine à 8 848,86 mètres au-dessus du niveau de la mer. Il est situé dans la chaîne de l’Himalaya, à la frontière entre le Népal et la région autonome du Tibet. C’est le Graal pour tous les grimpeurs, les amateurs de défis extrêmes et les aventuriers.
Pour mettre en perspective cet « exploit » qu’ils vont tenter de réaliser la famille Bouka, il faut avoir dans l’esprit que sur les 14 000 alpinistes qui ont tenté l’ascension depuis 1922, seuls 4 000 l’ont réussie. Gravir l’Everest n’est pas une sinécure. Le défi physique, le manque d’oxygène, la gestion du mal des montagnes, les éventuelles chutes, la résistance au froid polaire… beaucoup de facteurs entrent en jeu pour réussir à gravir l’Everest. Même son ascension est devenue beaucoup plus « facile », le danger est omniprésent. Plus de 600 alpinistes et guides ont atteint le plus haut sommet du monde d’avril à fin mai pour la saison 2024, mais 8 morts ont été recensés.
Racines
Mais quelle mouche a donc piqué les trois compères pour tenter une telle aventure ? Le trio l’explique à travers leur page. « (Nous sommes) trois âmes malgaches animées par un rêve : hisser le drapeau de Madagascar sur le toit du monde. Mais l’Everest, pour nous, ce n’est pas juste une montagne. C’est un héritage familial en devenir. Il s’agit de repousser nos limites, d’honorer nos racines et de montrer au monde que les Malgaches peuvent eux aussi se tenir debout parmi les géants. Aucun Malgache n’a jamais atteint le sommet de l’Everest. Nous voulons être les premiers », souligne un texte en forme de postulat sur leur page.
Défi ultime
Raj-Alexandre explique qu’« à 20 ans, je pourrais devenir le plus jeune Africain à atteindre le sommet de l’Everest (même si) ce n’est pas pour ça que je grimpe ». Pour Rais, « dans un monde où j’ai eu la chance d’avoir de nombreuses opportunités et avantages, je voulais entreprendre quelque chose qui ne pouvait réussir qu’à la force du travail et de la persévérance ». Zouzar Bouka a déjà planté le drapeau malgache sur un « 6 000 m » en Argentine. Il estime que « l’Everest est le défi ultime, mais pour moi, c’est aussi l’opportunité ultime : montrer que l’ambition malgache peut atteindre tous les sommets, et que l’amour — pour notre île, nos racines et les uns pour les autres — peut nous emmener bien plus loin que nous ne l’aurions jamais imaginé ».
Les trois sont en pleine préparation actuellement en Équateur, sur les flancs du Cotopaxi, un volcan culminant à 5 897 mètres d’altitude, situé au sud de Quito, la capitale du pays. D’après les informations qu’il a dévoilées, le trio devrait partir à l’assaut de l’Everest « d’ici quelques semaines ». Généralement, les expéditions et la saison se déroulent dans une fenêtre assez menue : entre avril et mai. Leur expédition est documentée à travers diverses plateformes. « Grimper avec mes fils n’a rien à voir avec le fait de prouver quoi que ce soit. C’est avant tout un partage. Un partage rare, authentique et profondément humain. C’est donner du sens au temps, transformer l’effort en quelque chose qui a du sens et montrer que l’unité est une force — surtout en famille », souligne Zouzar Bouka.