C’est quoi le Fonds souverain malagasy (FSM) ?
Le Fonds Souverain Malagasy (FSM) a été créé en 2022. C’est un fonds de développement qui devrait « permettre à l’Etat Malagasy de mobiliser les ressources issues des réserves financières et de la valorisation des ressources naturelles extrabudgétaires, afin que celles-ci produisent des plus-values pour l’Etat et structurer son économie en finançant des projets de développement stratégiques et prioritaires, rentables et créateurs d’emplois, initiés pour la réalisation de la Politique Générale de l’État », selon la loi n° 202-024 portant création d’un Fonds Souverain Malagasy.
Il obéit aux principes de Santiago qui sont un ensemble de bonnes pratiques concernant les fonds souverains, définies par le Fonds monétaire international (FMI) lors d’une réunion à Santiago en octobre 2008.
Qui va gérer le FSM ?
La gestion des ressources qui vont alimenter le FSM a été confiée à une société ayant le statut de société anonyme à participation publique, dont le capital social sera détenu à 100% par l’Etat. Sur le site de l’EDBM, il est enregistré que le Fonds Souverain Malagasy S.A. est « une société anonyme capitalisée à 10 000 000 000 ariary ». Les activités y sont détaillées : « financement, réalisation, investissement dans des projets de développement stratégiques, prioritaires, rentables et créateurs d’emplois, constitution des réserves financières pour les générations futures, valorisation de terrains domaniaux et plus généralement gestion et valorisation d’actifs confiés par l’Etat ».
Comment sera alimenté le FSM ?
Le FSM sera alimenté par les produits de valorisation des actifs incorporels tels que les droits, brevets, licences, crédits-carbone ; les produits des placements financiers du Fonds ; les excédents de ressources des organismes publics sous forme d’augmentation du capital ; les emprunts auprès des organismes publics privés nationaux ou internationaux et toutes autres ressources appropriées nationales et internationales.
Pourquoi le FSM est-il entré dans l’actionnariat de la centrale de Sahofika?
« Cette initiative s’inscrit dans la vision de l’État visant à accélérer l’accès des Malgaches à une énergie propre et durable », avait souligné le Conseil des ministres. Cette entrée dans l’actionnariat de la société Neho (Nouvelle Énergie Hydroélectrique de l’Onive) répond à une volonté souverainiste de la partie malgache. Après des années d’atermoiements, un coup d’accélérateur a été donné au plus grand projet hydroélectrique du pays. Sahofika devrait produire entre 120 à 200 mégawatts.
Du fait de l’agenda, il est probable que cette entrée dans l’action a été la dernière étape pour ficeler le projet. C’est la partie malgache qui a été attendue dans ce dossier. Le FSM est donc officiellement actionnaire à 49% de Neho, promotrice de la centrale. La signature du contrat d’achat d’actions a eu lieu le 13 mai au palais d’Iavoloha, en présence du président Andry Rajoelina. « Ce partenariat public-privé marque l’engagement de l’Etat à investir dans des infrastructures stratégiques et à promouvoir une énergie durable », a-t-il souligné. Le FSM rejoint ainsi les actionnaires historiques de Neho : Themis et Eranove. Il s’agit surtout pour le pays d’accélérer l’accès à une électricité propre.
« En prenant une position active dans le capital, passant de 20 % à 49 %, l’Etat malgache envoie un signal fort. Cela contribuera à avancer rapidement vers les prochaines étapes de concrétisation du projet », soutient ainsi Andry Rajoelina.
