D’après le Global Recycling Foundation, « le recyclage est un élément essentiel de la lutte contre le changement climatique et favorise la durabilité mondiale ». Ce qui, toujours d’après cette organisation, devrait permettre d’économiser « plus d’un milliard de tonnes d’émissions de CO2 d’ici 2030 ».
Le recyclage constitue en effet une étape importante dans la lutte pour la durabilité de la planète. Et cette journée du 18 mars a été instaurée par le Bureau of International Recycling ou BIR en 2018 à des fins de sensibilisation à l’importance du recyclage, tant sur le plan environnemental qu’économique, ainsi qu’à l’encouragement à l’adoption de pratiques durables.
1Héros
Ainsi, pour cette année, le programme RecyclingHeroes 2025 récompensera-t-il vingt lauréats dans le monde. « Nous voulons reconnaître les héros du recyclage pour leurs contributions exceptionnelles. Les candidatures sont les bienvenues de la part des particuliers, des communautés et des entreprises qui ont eu un impact significatif sur le recyclage au cours de l’année écoulée et dont les efforts contribueront à un avenir plus vert pour notre planète. » a déclaré Ranjit Baxi, président fondateur de la Global Recycling Foundation à cette occasion.
Il convient néanmoins d’admettre que le recyclage n’est pas une fin en soi et que l’un des plus grands problèmes auquel il faudrait s’attaquer serait la pollution plastique. « Nous savons tous que le recyclage n’est pas la solution… la solution consiste à fermer le robinet du plastique en stoppant la production de plastiques à usage unique inutiles … », soutient l’équipe de Flipflopi, un mouvement d’économie circulaire d’Afrique de l’Est, réputé pour avoir construit « le premier boutre à voile en plastique 100% recyclé au monde ».
Pollution des océans et des terres
Le marché du plastique au niveau mondial représente pourtant 1 200 milliards de dollar chaque année. Des chiffres avancés par Henrique Pacini, Programme Lead au sein de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement ou UNCTAD, lors d’un atelier sur l’économie circulaire et l’économie bleue qui s’est tenu à Zanzibar, du 10 au 14 mars dernier. Les études et recherches menées par cette équipe de l’UNCTAD sur la pollution et le commerce mondial du plastique conforte le rôle prépondérant de cette matière dans la pollution des océans et des terres.
La production et la consommation de plastique ne cessent en effet de croître. Madagascar n’est pas en reste. D’après les données de la Commission de l’Océan Indien (COI) et de la Banque mondiale dans un document relatif au projet SWIOFish2 de 2021, les emballages plastiques à eux seuls constituent « 0,6% des importations totales du pays avec une valeur estimée à 24 millions USD et un prix moyen de 2,7 USD/kg ».
Une catastrophe écologique et économique
Toujours d’après l’étude de la COI et de la Banque mondiale, à Madagascar, « environ 152 298 tonnes de déchets plastiques sont générées chaque année en milieu urbain » et « 130 358 tonnes en milieu rural ». De plus, avec « 208 701 tonnes annuel de déchets plastiques mal gérées » le pays comptabilise d’importants rejets dans l’océan via les rivières et les vents. « Environ 1,67% des déchets plastiques mal gérés » soit « 3 478 tonnes par an » contribueraient directement à la pollution marine plastique (MPP). Et cette pollution a un coût. En effet, à l’échelle mondiale, la pollution plastique entraîne « une perte de plus de 2 milliards USD/an », et Madagascar, en tant qu’économie insulaire, est particulièrement vulnérable. Pour la Grande île, ces pertes portent principalement sur le tourisme, la santé publique et les services écosystémiques.
Le monde fait face à une crise inédite due à la pollution plastique. Cette matière, autrefois considérée comme une « bénédiction », entraîne aujourd’hui la planète à sa perte. Aucun pays n’en est épargné. Cependant, les États insulaires tels que Madagascar en sont doublement affectés. Et le fait que les différents États n’arrivent pas à s’accorder sur l’adoption d’un traité mondial juridiquement contraignant contre la pollution plastique, n’arrangent pas les choses.
Problème planétaire
Ce problème ne saurait en effet « être résolu au niveau local sans être abordé au niveau régional et international ». Et les divergences, notamment en ce qui concerne la limitation de la production de plastique, persistent. La deuxième partie de la cinquième session du Comité intergouvernemental de négociation (INC-5-2), prévue se tenir du 5 au 14 août 2025 à Genève-Suisse, devrait ainsi trancher sur la question.
Entre temps, tant à Madagascar que dans le monde, les initiatives visant à améliorer la situation se multiplient. Ce, aussi bien dans le domaine du recyclage que dans les recherches de matières alternatives au plastique. Car, comme le souligne le mouvement Flipflopi, « pour s’attaquer à ce problème planétaire, il faut une prise de conscience et un engagement au niveau local ».
- La production de cet article a été soutenue en partie par la Western Indian Ocean Marine Science Association (WIOMSA). Les opinions y exprimées ne reflètent pas nécessairement celles de la WIOMSA et de l’Agence suédoise de développement international (ASDI). La WIOMSA et l’ASDI sont autorisées à produire et à distribuer des réimpressions à des fins éducatives, nonobstant toute mention de droit d’auteur pouvant figurer dans la présente production. ↩︎